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18 août 2013

Une longue journée

Le 15 août c'est le concours des bûcherons, la fête de l'abonde... mais c'est surtout l'Embrunman ! Récit d'une longue journée.

3h30 : réveil, petit déjeuner léger et on quitte la station des Orres pour Embrun. Passage aux toilettes avec la frontale, après une longue file d'attente. Préparation des affaires, rien a l'air d'avoir été oublié. J'enfile la combinaison qui va bien et je me dirige au départ. Je rencontre Christophe, un ancien du club, et on discute.

6h : c'est parti pour une longue journée. L'eau n'est pas froide et ça rentre tranquillement dans l'eau. Il faut éviter les brasseurs, essayer de se repérer dans la nuit avec les projecteurs et pas se faire attraper par les algues ! Je nage sans forcer mais j'ai des points de côté et au deuxième tour j'ai même un peu froid.

7h13 : Sorti de l'eau, il faut se préparer pour le vélo sans rien oublier : maillot, casque, lunettes, ceinture dossard, bidons, barres et manchettes car il ne fait pas trop chaud.

7h22 : Je suis sur le vélo pour 188 kms. J'aperçois le Claude. Première difficulté et premier imprévu : mince j'ai oublié mes petits sandwichs salés à l'appartement ! Vincent me double et me dépanne avec l'un des siens. Je progresse à bonne vitesse mais les jambes sont molles. Retour sur Embrun et après le rond point du monde, du monde, comme au Tour de France, ça met les frissons ! Je continue. Quelqu'un m'appelle, arrêté sur le bord de la route, c'est Vincent. Je stoppe et fais demi-tour. Le guidon de son vélo s'est cassé. Malheureusement, personne ne peut rien faire pour lui, mais heureusement il n'a pas chuté. Durant l'approche de l'Izoard, je pense au président. La course est longue et tout peut arriver tout comme dans la vie. Il faut savoir relativiser et rester humble. J'attaque l'Izoard à mon rythme. A un moment, on crie aux voitures et aux coureurs : « à gauche, mettez-vous à gauche, l'ambulance n'a plus de frein ! »

12h : sommet, récupération du ravitaillement, bonjour à mon père et comme on dit « c'est maintenant que la course commence ! » Pour moi c'est le début du moins bien. Je mange le sandwich du Vincent au Nutella ! Mais je veux du salé ! Mange des tucs, mange des tucs ! Comme dirait Sylvain. J'en trouve à un des ravitaillements. Pas trop d'énergie, je n'arrive pas à monter dans les tours et donc à accélérer. Je me fais pas mal doubler. Il fait de plus en plus chaud, beaucoup s'arrête aux fontaines. Je fais attention dans les descentes pour ne pas chuter, je me ravitaille régulièrement, je profite du paysage, j'économise mon souffle pour franchir les dernières difficultés : Pallon et surtout Chalvet. J'aperçois mon père et je prends le temps de regarder l'arrivée du 2ème.

15h52 : Je pose le vélo, refuse le massage (on repart pas sinon!), puis m'assois pour enfiler les chaussures, mettre la casquette et de la crème solaire. Je fais un coucou au président et je m'élance en espérant faire un bon marathon. De toute façon je sais que je vais finir.

16h : Je cours mais je n'ai pas d'énergie. A la première bosse , je suis essoufflé. Je marche. La tête lâche, je suis fatigué et je n'ai pas envie de me faire mal ! Je mange tout en marchant. Je cours un peu, mais j'ai mal au ventre. T'arrêtes de te plaindre ! Je vais à un camping pour les toilettes mais rien à faire ! Je repars en marchant avec Alexandre, un bisontin. On discute et je redémarre en courant. Des spectateurs crient : « génial c'est la fin ! » Et non il reste un tour !

18h45 : Je boucle le premier tour en regardant cette ligne d'arrivée. Ça va être long, surtout que je n'ai plus envie de courir. Mais Didier me rejoint et on décide de finir ensemble. La fin de la course va passer super vite. On papote, on s'encourage, on marche ensemble, on court ensemble, c'est excellent ! Vincent nous accompagne. Je n'arrive plus à manger, j'ai mal au genou, j'ai une ampoule au pied ! T'arrêtes de te plaindre ! C'est la fin ! Il fait nuit, les kilomètres défilent. Une enième ambulance passe mais ça ne sera pas pour nous ! On nous annonce que l'organisation a laissé les spectateurs passer les barrières pour l'arrivée des derniers, ça va être énorme !  On passe le dernier ravitaillement mais les bénévoles nous incitent à nous arrêter pour un au revoir ! C'est une façon de remercier les bénévoles qui sont supers ! Un dernier coca (j'en aurai bu plus d'un litre!) et ils nous disent à l'année prochaine. On n'ose pas dire non avec Didier. C'est tellement dur cette course ! Personnellement je ne pense pas refaire l'Embrunman, même s'il ne faut jamais dire jamais... On fait attention aux obstacles , ça serait ballot de se faire mal maintenant ! Je pense aux personnes que j'aime, qui m'ont soutenu et encouragé. Je tape dans les mains des spectateurs. Je m'arrête vers mon père pour faire une photo. Je repars avec Didier pour la dernière ligne droite. Je vois le président et Seb. C'est une marrée humaine d'applaudissements ! Extraordinaire !

21h50 : l'arrivée, la médaille, le tee-shirt, la bière, le massage ! Que du bonheur ! Je récupère mon vélo et mes affaires. Je quitte Embrun. Vincent conduit, je suis épuisé. On croise le dernier qui a encore du chemin (il arrivera à minuit et demi). On aperçoit le feu d'artifice. Je mange un sandwich oublié le matin dans le frigo, une douche.

00h30 : repos, enfin on essaie...

Gwenaël

Didier et Gwen

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